Le bonus-malus est-il efficace pour assurer l’essor du véhicule électrique ?

Tribune publiée dans Le Monde

Les économistes Louise Kessler, Florian Morvillier et Quentin Perrier signalent, dans une tribune au « Monde » que le bonus-malus automobile est un instrument utile mais insuffisant qui doit être complété, afin d’en limiter le coût pour le client et les finances publiques.

Comment décarboner le secteur des transports, premier émetteur de CO2 en France ? Pour atteindre cet objectif, le gouvernement français mise aujourd’hui en grande partie sur la démocratisation du véhicule électrique, en s’appuyant sur un renforcement progressif du bonus-malus écologique. Or ce dispositif est-il efficace pour assurer l’essor du véhicule électrique ?

Créé en 2008, il consiste à taxer les véhicules les plus polluants au moment de la vente (le malus) et à subventionner l’achat des véhicules les moins émetteurs. Pourtant, le barème prévu par le gouvernement pour les années à venir est a priori trop faible pour permettre d’atteindre les objectifs climatiques du secteur. C’est ce que montre notre nouvelle étude, publiée dans la revue académique « Energy Policy ».

D’ailleurs, un premier signe montrait déjà les limites du dispositif : entre 2016 et 2019, les émissions de CO2 des voitures neuves vendues en France ont augmenté avec l’essor des SUV, et cela malgré un renforcement progressif du barème de ce dispositif. Notre conclusion s’appuie sur l’analyse des ventes françaises entre 2014 et 2019 pour comprendre les comportements des consommateurs, et anticiper leurs réactions au barème annoncé.

Le besoin d’une modification drastique des barèmes

Elle s’explique par deux raisons. D’une part, les malus représentent aujourd’hui une part relativement faible du prix des véhicules neufs : la grande majorité des ventes sont soumises à un malus nul ou très faible, et seuls 6 % des acheteurs de véhicules neufs ont dû payer une redevance supérieure à 773 euros.

D’autre part, les acheteurs de voitures neuves réagissent assez peu au signal-prix. Cette faible sensibilité aux prix peut s’expliquer par le fait que les voitures neuves – bien plus coûteuses que les voitures d’occasion – constituent un bien statutaire. Leur achat n’obéit donc pas à la logique de minimisation du prix que l’on retrouve chez les biens ordinaires, mais davantage à une logique de prestige.

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